Il existe actuellement en France 38 agences immobilières à vocation sociale (A.I.V.S) affiliées à la Fédération des associations pour la promotion et l’insertion par le logement (F.A.P.I.L) qui a mis en place une charte pour ce type de structures. Elles sont le plus souvent implantées dans des départements où le marché de l’immobilier est particulièrement sous tension.
L’une d’elles, la Régie Nouvelle 76 implantée dans l’agglomération de Rouen, Elbeuf, Dieppe existe depuis 8 ans (elle regroupe 5 personnes entre la direction, la comptabilité, le secrétariat et le conseil économique et social). Partie avec 8 logements confiés par Habitat et humanisme, l’agence à vocation sociale gère aujourd’hui un parc immobilier de 162 logements. Un point sur cette expérience rouennaise et le fonctionnement de la structure. L’enjeu : convaincre au quotidien de nouveaux propriétaires de faire entrer leurs logements dans ce parc immobilier destiné à accueillir des familles en difficulté. Entretien avec Jean-Louis Auriau, cadre social de la Régie Nouvelle 76.
Quelles sont les spécificités d’une agence immobilière à vocation sociale ?
Il y a obligatoirement au sein d’une agence immobilière, quelle qu’elle soit, un ou plusieurs détenteurs de la carte professionnelle d’agent immobilier (avec impératifs de formation et/ou d’ancienneté dans le métier). Cette reconnaissance permet d’ouvrir une agence et d’obtenir une assurance de garantie responsabilité. Nous répondons donc à cette obligation mais notre particularité est d’avoir un statut associatif (loi 1901) car une telle structure ne peut se passer de l’appui de subventions de l’Etat pour vivre.
Vous proposez également un accompagnement aux familles ?
Nous recevons des familles qui nous sont envoyées par les services sociaux. Toutes recherchent un logement pour mettre un terme à la précarité de leur situation. Il s’agit en grande majorité de personnes hébergées chez des proches, en attente de sortie d’un centre d’hébergement, en situation d’expulsion ou encore logées dans des conditions extrêmes d’exiguïté, d’insalubrité etc.
Nous essayons d’être le pendant à la réalisation de leur projet de locataires. Nous assurons ensuite tout le traitement administratif des demandes d’aides financières des familles. Une fois installées, nous proposons également une aide à la gestion de proximité. Cette démarche consiste à proposer un accompagnement des personnes dans leur logement sous forme de visites régulières (dont la périodicité est adaptée à chaque foyer) ce qui permet d’être en alerte permanente pour enclencher si nécessaire d’autres dispositifs et aiguiller des situations vers les services référents (santé, travail, suivi des enfants…). Nous sommes les déclencheurs d’un partenariat social. Mais nous ne nous substituons pas aux locataires. Les locataires ont en charge et doivent payer le loyer résiduel (après déduction des différentes aides au logement comme le FSL, les allocations logements).
Parvenez-vous à honorer la plupart des demandes ?Nous devons au préalable effectuer un travail de recentrage avec les familles pour rendre réalisable leur projet immobilier. Notre activité connaît une hausse exponentielle depuis la création de l’agence. Nous recevons en moyenne 350 à 400 familles par an sur ces trois dernières années. La DDE et le conseil général nous payent pour trouver 30 logements de plus par an. Nous proposons aujourd’hui 162 appartements ou maisons.
Que se passe-t-il en cas de problème d’impayés ou de dégradations ?
Nous sommes là pour apporter des outils de sécurisation aux rapports locatifs. En cas de problèmes, nous déclenchons toutes les aides d’état comprises dans le FSL (Fonds de solidarité pour le logement) et dans les accords-cadres (avec la MAIF et la MACIF) signés par la FAPIL qui viennent abonder dans les aides à l’impayé, aides aux dégradations ce qui garantit aux propriétaires un ensemble de sécurités qu’on ne retrouve pas dans les agences classiques.
Existe-t-il des durées limites de vie dans les logements que vous gérez ?Les familles restent, comme dans n’importe quel logement, le temps qu’elles veulent. Nous nous apercevons cependant d’une tendance à un temps d’occupation de plus en plus long ce qui s’explique en grande partie par la dureté croissante du marché de l’immobilier.
Est-il difficile de convaincre des propriétaires de fonctionner avec une agence immobilière à vocation sociale ?Les propriétaires demandent la certitude d’être payés, que leur logement ne subisse pas de dégradations et espèrent un maximum de défiscalisation. Le logement est une question éminemment politique. Toutes les familles ont le droit à une seconde chance, c’est pourquoi notre mission se situe à la croisée du social et de l’immobilier. Nous travaillons sur de l’humain.
Ce n’est pas simple. Le marché locatif est extrêmement tendu. Certains propriétaires préfèrent voir leur logement vide que loué… D’autres ont, parfois par “charité”, loué leur logement avec l’envie d’aider une famille en difficulté, mais, après un échec, ils se tournent finalement vers une AIVS pour adhérer à une dimension véritablement sociale. D’autres encore testent notre agence sur la mise en location d’un logement avant de nous confier, une fois rassurés, d’autres habitats. Notre force aujourd’hui est de gérer un parc immobilier détenu par 49 propriétaires différents ce qui signifie qu’aucun départ de l’un deux ne viendrait remettre en cause le fonctionnement de notre agence. Nous parvenons donc à convaincre et le bouche à oreille fait évoluer la réflexion sur le sujet et suscite de nouvelles adhésions.
Il existe actuellement en France 38 agences immobilières à vocation sociale (A.I.V.S) affiliées à la Fédération des associations pour la promotion et l’insertion par le logement (F.A.P.I.L) qui a mis en place une charte pour ce type de structures. Elles sont le plus souvent implantées dans des départements où le marché de l’immobilier est particulièrement sous tension.
L’une d’elles, la Régie Nouvelle 76 implantée dans l’agglomération de Rouen, Elbeuf, Dieppe existe depuis 8 ans (elle regroupe 5 personnes entre la direction, la comptabilité, le secrétariat et le conseil économique et social). Partie avec 8 logements confiés par Habitat et humanisme, l’agence à vocation sociale gère aujourd’hui un parc immobilier de 162 logements. Un point sur cette expérience rouennaise et le fonctionnement de la structure. L’enjeu : convaincre au quotidien de nouveaux propriétaires de faire entrer leurs logements dans ce parc immobilier destiné à accueillir des familles en difficulté. Entretien avec Jean-Louis Auriau, cadre social de la Régie Nouvelle 76.
Quelles sont les spécificités d’une agence immobilière à vocation sociale ?
Il y a obligatoirement au sein d’une agence immobilière, quelle qu’elle soit, un ou plusieurs détenteurs de la carte professionnelle d’agent immobilier (avec impératifs de formation et/ou d’ancienneté dans le métier). Cette reconnaissance permet d’ouvrir une agence et d’obtenir une assurance de garantie responsabilité. Nous répondons donc à cette obligation mais notre particularité est d’avoir un statut associatif (loi 1901) car une telle structure ne peut se passer de l’appui de subventions de l’Etat pour vivre.
Vous proposez également un accompagnement aux familles ?
Nous recevons des familles qui nous sont envoyées par les services sociaux. Toutes recherchent un logement pour mettre un terme à la précarité de leur situation. Il s’agit en grande majorité de personnes hébergées chez des proches, en attente de sortie d’un centre d’hébergement, en situation d’expulsion ou encore logées dans des conditions extrêmes d’exiguïté, d’insalubrité etc.
Nous essayons d’être le pendant à la réalisation de leur projet de locataires. Nous assurons ensuite tout le traitement administratif des demandes d’aides financières des familles. Une fois installées, nous proposons également une aide à la gestion de proximité. Cette démarche consiste à proposer un accompagnement des personnes dans leur logement sous forme de visites régulières (dont la périodicité est adaptée à chaque foyer) ce qui permet d’être en alerte permanente pour enclencher si nécessaire d’autres dispositifs et aiguiller des situations vers les services référents (santé, travail, suivi des enfants…). Nous sommes les déclencheurs d’un partenariat social. Mais nous ne nous substituons pas aux locataires. Les locataires ont en charge et doivent payer le loyer résiduel (après déduction des différentes aides au logement comme le FSL, les allocations logements).
Parvenez-vous à honorer la plupart des demandes ?Nous devons au préalable effectuer un travail de recentrage avec les familles pour rendre réalisable leur projet immobilier. Notre activité connaît une hausse exponentielle depuis la création de l’agence. Nous recevons en moyenne 350 à 400 familles par an sur ces trois dernières années. La DDE et le conseil général nous payent pour trouver 30 logements de plus par an. Nous proposons aujourd’hui 162 appartements ou maisons.
Que se passe-t-il en cas de problème d’impayés ou de dégradations ?
Nous sommes là pour apporter des outils de sécurisation aux rapports locatifs. En cas de problèmes, nous déclenchons toutes les aides d’état comprises dans le FSL (Fonds de solidarité pour le logement) et dans les accords-cadres (avec la MAIF et la MACIF) signés par la FAPIL qui viennent abonder dans les aides à l’impayé, aides aux dégradations ce qui garantit aux propriétaires un ensemble de sécurités qu’on ne retrouve pas dans les agences classiques.
Existe-t-il des durées limites de vie dans les logements que vous gérez ?Les familles restent, comme dans n’importe quel logement, le temps qu’elles veulent. Nous nous apercevons cependant d’une tendance à un temps d’occupation de plus en plus long ce qui s’explique en grande partie par la dureté croissante du marché de l’immobilier.
Est-il difficile de convaincre des propriétaires de fonctionner avec une agence immobilière à vocation sociale ?Les propriétaires demandent la certitude d’être payés, que leur logement ne subisse pas de dégradations et espèrent un maximum de défiscalisation. Le logement est une question éminemment politique. Toutes les familles ont le droit à une seconde chance, c’est pourquoi notre mission se situe à la croisée du social et de l’immobilier. Nous travaillons sur de l’humain.
Ce n’est pas simple. Le marché locatif est extrêmement tendu. Certains propriétaires préfèrent voir leur logement vide que loué… D’autres ont, parfois par “charité”, loué leur logement avec l’envie d’aider une famille en difficulté, mais, après un échec, ils se tournent finalement vers une AIVS pour adhérer à une dimension véritablement sociale. D’autres encore testent notre agence sur la mise en location d’un logement avant de nous confier, une fois rassurés, d’autres habitats. Notre force aujourd’hui est de gérer un parc immobilier détenu par 49 propriétaires différents ce qui signifie qu’aucun départ de l’un deux ne viendrait remettre en cause le fonctionnement de notre agence. Nous parvenons donc à convaincre et le bouche à oreille fait évoluer la réflexion sur le sujet et suscite de nouvelles adhésions.
Bonjour
Une agence équivalente à la Régie Nouvelle 76 (Rouen) ouvrira ses portes à Caen en juin. En attendant, vous pouvez contacter l’association HABITAT ET HUMANISME CALVADOS dont voici les coordonnées : 102 bis, avenue Henri Chéron 14000 CAEN Tel : 02 31 84 62 52 Fax : 02 31 82 24 12 E-Mail : calvados@habitat-humanisme.org . Elle sera en mesure de vous aiguiller.
Bon courage pour votre recherche.
Bonjour. Pour ce genre d’informations il faut se rendre sur le site internet de la FAPIL (fédération des associations pour la promotion et l’insertion par le logement).
Il existe deux structures dans la région Midi Pyrénnées
- AIVS de l’Ariège, Tél. : 05-34-09-24-8. 7, bd. d’Alsace-Lorraine, 09 000 FOIX
- Pact Arim de Haute-Garonne Tél. : 05-62-27-51-50
27, rue Valade, 31 000 TOULOUSE
Vous trouverez leur contact mail à l’adresse suivante : http://www.fapil.net/index.php ?option=com_content&task=view&id=56&pole=79
A bientôt