Entretien avec Frederic Burnel et Michel Moisan
Olivier Besancenot, figure emblématique du Nouveau Parti Anticapitaliste, est présenté par les médias, sondages et même certains thuriféraires de l’UMP (notamment son porte-parole, F. Lefebvre qui a déclaré, non sans malice, sur Rue 89 : “Besancenot est le leader de la gauche”) comme le principal opposant à la politique de Nicolas Sarkozy. Un statut inédit pour l’extrême-gauche qui a titillé notre curiosité. Afin de jauger le lancement du NPA au niveau local, nous avons rencontré deux adhérents du Calvados. Frédéric Burnel, 25 ans, militant libertaire fraîchement arrivé au NPA et Michel Moisan, tête de liste de la défunte LCR aux dernières municipales caennaises. Regards croisés sur les 20 ans de la chute du Mur de Berlin, leur engagement, la gauche et la crise.
Quels sont vos souvenirs et votre vision de la chute du Mur de Berlin ?
FB : En 89 je n’avais que 6 ans, mes souvenirs sont donc assez succins.
À la télé, il y avait ces gens qui aspiraient à plus de liberté. C’est une page qui se tourne, celle du Stalinisme, et en 91, la dissolution de l’URSS marque la fin d’une dictature bureaucratique. On imaginait alors un socialisme du XXIe siècle.
Beaucoup de gens semblent nostalgiques de l’avant 89, comme le montre le film Good Bye Lénine. Depuis, la précarité s’est progressivement installée, il y a moins de filets de sécurité et de lien social.
MM : C’est d’abord une immense satisfaction puisqu’une dictature s’effondre, c’est aussi la conscience de la fin d’un siècle, marqué par la révolution Russe et l’espoir d’une transformation sociale profonde. Ce sont aussi des sentiments ambivalents car derrière l’image des Allemands de l’Est qui se précipitent à l’Ouest se profile le mirage de la consommation facile et surtout la restauration du capitalisme. De la chute du mur de Berlin ne naît pas le socialisme autogéré de nos rêves !
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